Le storytelling par les données en 5 étapes

Lorsque j’ai commencé à me former au storytelling par les données, je me suis rendu compte de plusieurs points clés à appliquer automatiquement et ce, dans n’importe quelle situation de narration par la data.

Ces 5 étapes que je vous partage ne sont pas nouvelles et vous les trouverez sûrement ailleurs mais je pense qu’il est nécessaire de vous les décrire à ma façon.

1. Connaître l’audience qui va suivre l’histoire

Lorsque je crée une visualisation de données, c’est parce que j’ai besoin de partager quelque chose avec au moins une personne, voire plusieurs. Du début à la fin de ma réalisation, je garde cette audience en tête. Selon le profil auquel je m’adresse, j’intègre des signaux qui vont permettre à l’audience de comprendre facilement le message à faire passer.

Par exemple, je ne vais pas utiliser la même approche (voire le même support) si je dois présenter un rapport d’analyse à une équipe technique ou un directeur d’équipe. Ces 2 profils ne s’attardent pas aux mêmes détails à l’écran. Le pire, c’est de voir l’audience perdre le focus et commencer à jouer avec son téléphone au bout de quelques minutes.

Ce que j’aime faire

Présenter ma visualisation de données à un(e) collègue qui n’a pas (ou peu) de contexte sur le sujet et lui demander comment il/elle a traité l’information reçue (sur quoi il/elle s’est focalisé(e), y a-t-il des zones d’ombres, compréhension du message, etc…)


2. Choisir le format d’affichage de ce qu’on montre

La première chose à déterminer est le type de présentation que vous allez donner. Allez-vous envoyer les résultats de votre analyse par email ou allez-vous présenter votre narration et vos données en live avec l’audience présente ?

Concernant la charte que vous devez choisir, la réponse est simple : prenez celle qui sera la plus simple à comprendre pour votre audience. C’est vraiment tout ce qui compte.

En terme d’outils de présentation, ne vous prenez pas la tête avec les solutions existantes sur le marché (il y en a plein, de quoi noyer le nouveau venu en 5 minutes). Utiliser ce que vous maîtrisez le mieux et ce qui vous offrira le plus de flexibilité.

Ce que j’aime faire

Lorsque je veux présenter le résultat d’une analyse à mon équipe – qui va généralement mener à un brainstorm de groupe sur la suite – j’aime bien utiliser un vrai tableau, venir genre 20 minutes avant la présentation/réunion dans la salle, dessiner tout ce que je veux montrer et entamer la discussion avec l’équipe à partir de là. J’ai été surpris de voir à quel point les gens aiment intéragir avec un vrai board et feutres effaçables plutôt qu’un ènième document à l’écran.

Lorsque j’envoie les résultats d’une analyse par email, je m’amuse à utiliser des Markdown dans Joplin, histoire d’avoir un document épuré et propre à la lecture (et surtout, ça va vite à faire).

Lorsque je fais une présentation en direct, le classique PowerPoint ou Google Présentation font très bien l’affaire.

Quant à la charte que je souhaite choisir, je m’amuse souvent à faire 2-3 essais différents au brouillon sur mon Wipebook en me basant sur le type d’analyse que je vais montrer (comparaison entre plusieurs items, évolution d’un point A à B, tendance, etc…)


3. Rester simple et éliminer le bruit

Lorsque vous créez une représentation graphique, chaque élément ajouté va remplir la charte, voire ajouter de la lourdeur à la lecture. Cela peut se traduire par un grand nombre d’éléments perturbateurs qui vont freiner la compréhension de ce que vous avez à montrer comme par exemple : bordure de graphe, effet 3D, couleur d’arrière plan, quadrillage, gestion de l’affichage des légendes, affichage des données sur les axes…

A ce jour, que ce soit Excel, Tableau, Looker, PowerBI ou Google Spreadsheet, je n’ai pas vu un outil qui fasse un premier ménage correct sur les chartes. A vous de faire le job.

Ce que j’aime faire

Quand je rédige du texte, je mets tout en gris clair. A la relecture de mon document, je choisis de mettre en avant les infos clés en jouant avec les couleurs ou la mise en forme (mais pas forcément les 2 à la fois). Lorsque je fais une charte graphique, je dégage tous les éléments décoratifs et je mets tout en gris clair aussi. Puis, peu à peu, je change l’aspect de ce qui importe pour mon audience.


4. Intégrer du texte pour supporter votre histoire

Lorsque je fais du storytelling avec de la visualisation de données, l’erreur majeure est de se dire « qu’une image vaut mieux que 1000 mots ». Je pense que c’est faux car une charte graphique seule ne se suffit pas elle-même. En effet, la représentation graphique n’est que la base qui illustre votre histoire et c’est tout le contexte et les détails que vous allez ajouter autour (ou dedans) qui vont prendre toute leur importance.

Ce que j’aime faire

Avant même de réaliser une charte graphique, je prends 5 minutes pour rédiger rapidement dans un coin le titre de ma charte (qui fait passer le message le plus important à retenir), les 2-3 détails spécifiques qui ajoutent du contexte et enfin l’objectif à atteindre en montrant cette représentation graphique (il y a toujours une prochaine étape par rapport à ce qu’on présente).


5. Utiliser une palette de couleurs avec stratégie

Le choix des couleurs doit être une décision claire et constante. En utilisant une bonne palette de couleurs, vous allez pouvoir mettre facilement en avant certaines parties de votre représentation graphique. Et pour l’audience, une couleur est un appel à l’attention. Et n’oubliez pas que beaucoup de personnes ne perçoivent pas les couleurs d’une façon normale (je crois qu’il y a environ 14% de daltonien dans ma boîte actuelle).

Ce que j’aime faire

Tout mettre à plat en gris, je choisis ensuite ce que je souhaite mettre en avant. Si j’ai des comparaisons à faire, je m’arrange pour choisir une palette de couleurs mieux adaptée que ce fichu vert/rouge que les outils vous imposent par défaut. Par exemple, j’aime bien utiliser le bleu foncé/gris ou bleu foncé/orange… Ou parfois juste le noir et le gris. A vous de voir.

Et par pitié, évitez les couleurs qui détruisent les yeux à la lecture. Le rouge intense ou les couleurs vives sur un écran, ce n’est plaisant pour personne (on passe déjà assez de temps sur l’ordinateur).